« Nous changeons de paradigme », entendons-nous depuis quelques années. Pour une majorité, ce ne sont que des mots, car un changement de paradigme signifie une transformation culturelle au sens anthropologique, qui ne s’opère que sur de longues années de travail, voire des décennies. Pour la plupart des gens encore, ce ne sont que des mots à la mode qui chassent une précédente tendance, et qui sera elle-même chassée. Tout le monde en parle. Mais savons-nous, ou plutôt avons-nous conscience de ce que cela signifie dans nos comportements, nos relations avec les autres, nos modes de décisions ? Ils vont devoir changer sous le vocable de nouveau paradigme. Car, pour paraphraser Jacques Lacan, nous quittons le monde du père avec ses propres re-pères, pour un autre monde, où nous sommes en train de passer d’une relation hiérarchique (le triangle) à des relations en réseau (le cercle). Cela nécessite de trouver de nouveaux repères auprès de ses pairs. En effet, nous entrons dans un monde sans père qui nécessite donc de construire (et d’inventer) de nouveaux repères entre pairs. Bref, il est nécessaire de trouver de nouveaux re-pairs.

Pour entrer dans ce monde nouveau, inconnu, propice aux impairs, chacun doit chercher et se chercher, en tâtonnant avec des erreurs et bosses, bref un chemin d’embûches où nous commettons des im-pairs, que ce soit dans la vie personnelle ou dans le monde professionnel. Ce sont ces problématiques que je m’attacherai à développer dans ce blog, en m’appuyant sur mes expériences auprès d’entreprises, mes réflexions émanant des discussions et rencontres avec des professionnels, de mes étudiants et de mes collègues. Mes propos n’émanent donc pas véritablement de moi seulement. Ils sont une restitution de mes expériences collectives. En quelque sorte, une restitution de l’air d’un temps de moins en moins moderne.